Ça fait à peine quelques heures que vous êtes sortie de table. Seulement, vous vous posez déjà cette question : pourquoi j’ai faim ?
C’est étrange, n’est-ce pas ? Vous avez pourtant terminé votre assiette. Le ventre plein. Repu.
Alors vous êtes en droit de vous demander si vous avez mangé suffisamment. Si vous consommez ce qu’il faut. Ou si un truc cloche chez vous.
Car oui, vous ressentez réellement le besoin de vous mettre quelque chose sous la dent. Et parfois, le fromage en prend un sacré coup. Ou la population de la boite de cookie se fait décimer d’une traite.
Alors est-ce que vos émotions ont un rôle à jouer dans ce massacre ? Oui, possible.
Mais pas que.
Comme vous allez le découvrir, la faim émotionnelle ne constitue que l’une des 6 faims humaines.
Donc, en lisant cet article, vous allez découvrir les 5 autres. Celles qui vous poussent à taper dans un paquet de chips malgré vous. Celles qui nuisent à votre poids et démolissent votre humeur à coup de massue.
Et à la fin de l’article, vous serez en mesure de comprendre pourquoi vous mangez.
Mais surtout ?
Vous aurez des pistes concrètes et applicables pour moins manger. Car finalement, c’est ça le problème : vous mangez plus que nécessaire. Et forcément, ça a un impact non négligeable sur votre tour de taille.
Mais avant de commencer, voici un point essentiel :
Quels sont les signes de la faim ?
D’après le guide alimentaire du Canada, les signaux de faim sont les suivants :
- Les messages envoyés par votre corps. Comme les gargouillis, sensation de creux dans l’estomac, légère nausée, baisse d’énergie, début de maux de tête.
- L’aspect, l’odeur et l’accessibilité de la nourriture. C’est-à-dire : si elle sent bon, qu’elle est belle et à portée de main, elle ne fera pas long feu.
- Votre état émotionnel, vos sentiments, votre humeur. Comme l’ennuie, la tristesse, le stress.
Maintenant, ce n’est pas parce qu’un de ces signaux pointe son nez que vous devez passer à table. Et le seul message à prendre en compte est celui de votre corps. Donc, si vous ressentez l’un des symptômes listait au premier point, mangez. (sauf les gargouillis, car, comme vous allez le voir, c’est un leurre)
Même s’il est 10h, 15h ou 23 h.
N’attendez pas de tomber dans les pommes pour casser la croûte. Surtout que plus vous patientez, plus vous mangerez mal.
Et je parie que vous avez déjà croqué dans un sucre, un morceau de pain ou un carré de chocolat parce que vous étiez en train de défaillir. Je me trompe ?
Rassurez-vous, ce n’était pas de votre faute. Et vous allez maintenant découvrir comment traiter ses faims. Pour qu’à l’avenir, ça ne se reproduise pas.
Pour qu’enfin vous puissiez vous libérer de ces fringales étouffantes.
La seule vraie faim
Imaginez-vous sortant de votre jardin pour y déposer quelques légumes encore terreux sur votre table.
Deux belles carottes. Quelques courgettes et deux magnifiques tomates juteuses.
Vous préparez vos ustensiles, et en l’espace de quelques minutes, après quelques coups de couteau habiles, vous transformez ces légumes en un délicieux plat fumant que vous accompagnez d’une belle pièce de viande.
Vous fermez les yeux, portant la vapeur à vos narines pour apprécier cette odeur enivrante. Pas de doute, vous allez vous régaler.
Passons maintenant à un autre registre.
Imaginez un plat préparé, un gratin dauphinois, si on en croit le paquet. Dubitatif, vous n’osez même pas sentir le plat. Vous le déposez quand même au micro-ondes avec la délicatesse d’un éléphant et le regardez tourner sur lui-même en attendant le ding.
Nul doute que vous vous régaliez également. Avec les exhausteurs de goût, il n’y a aucune raison !
Seulement, il y a un hic.
Dans le premier plat, celui fait maison, vous profitez des vitamines et minéraux que renferment les légumes frais. Participant, dans le même temps, à remplir les stocks de nutriments que votre corps raffole.
À l’inverse, le gratin Marie, lui, contient peu de nutriments, voire pas. Et ça, c’est dramatique.
Tout simplement parce que votre corps a besoin de ces substances pour réaliser toutes les tâches qui vous permettent d’être en bonne santé. Si vous ne lui en apportez pas suffisamment, voici ce qu’il va se produire :
Quand votre corps a épuisé certains nutriments non énergétiques, comme le sel, les acides aminés, les fibres, les vitamines, etc. il va vous envoyer un signal : celui de consommer quelque chose.
Le truc, c’est que ce signal est loin d’être précis.
Par exemple, votre corps ne va pas vous demander de vous délecter d’oranges si vous avez besoin de vitamine C.
Tout simplement, car à l’époque où vous portiez des peaux de bêtes en guise de slip, les supermarchés n’existaient pas.
Ni le transport aérien.
Vous deviez vivre avec les saisons. Avec ce qu’il se présentait à vous.
De coup, si vous avez besoin de vitamine C, il vous ordonnait de manger quelque chose. N’importe quoi. Car il savait qu’aux fils du temps, ces désirs nutritionnels seraient satisfaits.
Aujourd’hui, c’est la même chose. Quand vous manquez d’un micronutriment, il va toujours vous donner pour instruction de manger. Sauf que dehors, les fast-foods, paquets de cookies et boulangeries sont sur votre chemin.
Et malheureusement, la teneur en nutriment de ces produits est faible, voire nulle.
Ce qui signifie que votre corps n’est jamais réellement rassasié. Il vous incitera toujours à manger, car vous n’arriverez pas à combler ses besoins.
Cette faim, c’est la faim nutritionnelle, la seule véritable faim.
Les 5 autres ?
Du vent. Des leurres qui vous poussent à manger. Donc si vous arrivez à satisfaire cette faim en vous nourrissant de produits bruts et frais. Et si vous trouvez un moyen de traiter les fausses faims, alors vous obtiendrez votre liberté alimentaire.
Les fringales ? Disparus.
Les envies de chocolat sans raison ? Existent plus.
C’est vous qui déciderez quand vous aurez envie de manger un chocolat.
C’est vous qui choisirez le moment propice pour une bonne tarte aux fraises.
Vous. Pas votre corps ni vos états d’âme et encore moins votre entourage.
Vous serez de nouveau le capitaine !
Alors forcément, si vous mangez moins, votre graisse va fondre comme une glace au soleil. Et vous pourrez enfin remettre ce petit haut que vous aimiez tant.
Mais voilà.
Éviter de consommer des produits industriels ultra-transformés ne suffit pas. Car si c’était aussi simple, vous ne vous jetteriez pas sur certains aliments spécifiques sans raison.
C’est pourquoi vous devez apprendre à gérer vos 5 autres faims. Commençons avec la plus surprenante, mais la plus aisée à maîtriser.
La plus étonnante des faims
Et si je vous disais qu’en appliquant un minuscule conseil, vous pouvez réduire bon nombre de fringales ?
Je sens que ça vous intéresse.
Mais avant de vous en dire plus, est-ce que cette conversion avec vous-même vous parle :
Vous passez devant un sachet de chips. Et vous en voulez une. Bon OK, juste une ou deux.
Sauf qu’en glissant votre main dans le paquet et en apportant une de ces fines tranches de patates à votre bouche, vous vous dites : j’en prends encore deux ou trois, mais après je stop.
Sauf qu’évidemment… vous ne pouvez plus vous arrêter. Finissant le paquet en quelques minutes. Et dissimulant votre crime, en le cachant au fond de la poubelle.
En fait, vous avez sûrement été victime d’une faim. Mais pas celle à laquelle vous pensez. Non, cette faim là, c’était peut-être la soif.
Oui, la soif.
Votre corps commençait à souffrir de déshydratation.
Je vous sens dubitatif, laissez-moi vous expliquer.
Nos ancêtres préhistoriques (oui, encore eux) n’avaient pas de bouteilles en plastique. Et la poterie est apparue il y a 20-25 000 ans. Comparé aux 300 000 ans de notre espèce, c’est peu.
Du coup ? Pour stocker l’eau, on l’avait dans le baba. Alors quand vous tombiez sur une rivière, vous buviez autant que vous pouvez.
Mais le reste du temps ? Eh bien, vous puisiez vos besoins dans les végétaux. Les fruits et les légumes regorgent d’eau par exemple. Tout comme la viande crue qui en contient également plus que cuite.
Donc, à l’époque, quand votre corps était en train de se dessécher tel un vulgaire morceau de saucisson oublié dans le placard, il vous donnait l’ordre de … manger.
Bien sûr, aujourd’hui, vous êtes en droit de vous demander pourquoi diable mon corps n’a pas compris que j’avais un robinet ?!
Eh bien, votre corps s’adapte lentement. Tout simplement.
Comprenez également que les aliments pauvres en eau sont très récents. Les chips, les biscuits, le chocolat en barre. Tout ça, c’est nouveau pour votre corps.
Prenez les chips, par exemple.
D’après Wikipédia, elles sont apparues au 19e siècle. Soit deux cents ans environ.
Votre corps n’a pas eu le temps de s’adapter à ce genre de produits vides. Vide d’eau. Vide de nutriments. Et ceci est valable pour tous les aliments ultra-transformés.
Vous voulez connaître le plus drôle dans l’histoire ?
C’est qu’en avalant ce type d’aliment, votre corps va devoir utiliser davantage d’eau ! Un véritable cercle vicieux.
Maintenant, la solution à cette faim est toute simple.
Vraiment.
Vous devez juste vous hydrater tout au long de la journée. Ce qui limitera les risques d’être victime d’une fringale.
Passons maintenant à un type de faim dont vous abusez plus que de raison.
Attention à ne pas abuser de cette faim !
Votre corps a développé un moyen de défense terriblement efficace pour vous protéger d’une surconsommation d’un même aliment. On appelle ça : la faim de variété.
Le but ? Il est très simple : vous empêcher de vous intoxiquer en mangeant que du chocolat !
Eh oui, car sachez qu’un aliment excellent pour votre santé, peut, s’il est consommé en trop grande quantité, vous nuire.
Prenez l’exemple des choux.
Même si vous n’aimez pas ça, vous serez d’accord avec moi si je vous dis qu’il est excellent pour la santé.
Maintenant, en excès, les choux peuvent nuire à l’absorption du magnésium. Ainsi si vous en mangez trop souvent, vous pouvez avoir des crampes dans les jambes. Un sommeil perturbé. Ressentir de la nervosité, etc.
Les choux, comme l’eau, l’oxygène ou le chocolat, sont bons pour vous. Mais en trop grande quantité, ils deviennent néfastes. C’est donc à ça que sert la faim de variété.
Évidemment, elle vous servait davantage à l’époque où vous devez vous-même trouver votre propre nourriture. Ce qui vous évitait de rester à côté de la même plante pour vous pousser à chercher autre chose.
En gros, nos conversations ressemblaient à ça :
Vous : – Jonathan, j’en ai marre de manger cette feuille, on devrait essayer quelque chose de différent.
Moi – Ouais, carrément !
Mais aujourd’hui ? Aujourd’hui, ce n’est pas au bout de plusieurs semaines que vous en avez marre du chou. Mais au bout d’un jour !
Vous cherchez sans cesse ce besoin de variété. (sauf pour les pâtes. Ça ne vous gêne pas d’en manger plusieurs fois par semaine !)
Donc, prenez garde.
Car lorsque vous faites un rééquilibrage alimentaire, les légumes sont vos aliments principaux. Et malheureusement, à certaines périodes de l’année, on tourne un peu en rond.
Par exemple, l’hiver, les crucifères sont rois.
En comparaison à toute cette variété que vous pouvez trouver dans les grandes surfaces, vous pouvez avoir l’impression de manger toujours la même chose.
Surtout lorsque vous débutez votre rééquilibrage.
Et ce besoin de variété peut vous obliger à consommer de la malbouffe ou des produits ultra-transformés. Tout simplement parce que vous en aurez par-dessus la tête de l’odeur du chou frisé.
Vous aurez besoin d’avaler autre chose. Et si ce quelque chose est riche en sucre, vous risquez de vous confronter à la faim suivante :
La faim qui modifie votre humeur
Oh… celle-là…
Je pense que vous l’avez déjà expérimenté de nombreuses fois !
C’est le milieu de la matinée, une collègue vous fait une remarque somme toute banale. D’habitude, vous laissez couler. Mais là ? Là, vous sortez de vos gonds. Vous lui gueulez dessus comme du poisson pourri.
Alors évidemment, ce n’est pas dans votre nature. Et vous regrettez votre réaction quelques heures après. (même si elle l’a peut-être mérité!)
Dans tous les cas, ça avait sûrement un rapport avec votre niveau de sucre sanguin. Vous étiez en hypoglycémie. Ce qui explique, vos sautes d’humeur.
C’est un vieux mécanisme qui vous poussait à agir.
À grimper plus haut dans l’arbre pour décrocher un fruit. Ou pour frapper ce type et lui voler le sien !
C’est ce qui se passe quand votre corps carbure au sucre : vous devenez plus agressif.
Et si votre corps utilise du sucre comme carburant principal, c’est à cause de votre alimentation. Bien trop riche en glucides. Et surtout des glucides qui favorisent les pics de glycémie :
- Pain blanc ;
- Pâtes blanches ;
- Biscuits et gâteaux ;
- Etc., etc.
La bonne nouvelle, c’est que, contrairement à votre voiture, votre corps peut changer de carburant principal.
Il peut choisir d’utiliser les graisses, plutôt que le sucre. Enfin… choisir, c’est vite dit. Vous allez devoir lui donner un coup de pouce.
Mais sachez qu’en utilisant les graisses comme combustible vous :
- Aurez une énergie sans précédent ;
- Perdrez rarement votre sang-froid ;
- Et votre humeur ne jouera pas au yo-yo.
C’est bien beau, mais comment brûler les graisses plutôt que les sucres ?
Tout d’abord, vous devez modifier votre relation avec les glucides. En manger moins et de plus sains. Et non, vous n’êtes pas obligée de consommer des féculents à chaque repas, ou même chaque jour.
Donc les 25 % de glucide par assiette, c’est du foutage de gueule !
Et de piocher vos apports en glucides dans les aliments suivants :
- Fruits ;
- Légumes ;
- Légumineuse (voir la liste) ;
- Céréales à IG bas (sarrasin, quinoa, céréales complètes).
Vous pouvez également pratiquer des sports de faibles intensités. Des exercices qui vous demandent un effort, mais qui ne vous empêchent pas de parler. Comme une grande balade, un jogging léger ou même monter des escaliers.
Et d’ailleurs, certains de ces exercices pourraient également vous servir pour la faim suivante :
Pourquoi j’ai envie de sucre ?
Vous vous dirigez vers votre cuisine pour préparer le dîner. Vous pensez à mille choses à la fois. Fouillant les placards à la recherche de denrées à cuisiner. Quand soudain une petite voix vous pousse à pendre ce carré de chocolat qui vous fait de l’œil.
« Un petit morceau n’a jamais tué personne »
Ni une ni deux, vous le détachez de sa rangée pour le glisser dans votre bouche.
Sauf que… ça ne s’arrête pas là. Vous en prenez un deuxième, puis un troisième. Et sans vous en rendre compte, vous venez de descendre une dizaine de ces congénères.
Heureusement pour vous, la tablette était déjà bien entamée. Sinon ? Nul doute que vous aurez continué.
Évidemment, ça ne vous laisse pas de marbre. Au-delà du goût poisseux que laisse le chocolat au lait, un arrière-goût de culpabilité pointe son nez.
Vous commencez à avoir honte d’avoir dévoré autant de chocolat.
Le truc ? C’est que vous n’avez pas pu vous arrêter. Vous étiez comme hypnotisé. Chacune de vos cellules vous poussaient à manger.
Ce que vous venez de vivre est motivé par l’une des six faims humaines : la faim émotionnelle. Un élément déclencheur vous a amené à vous goinfrer de sucre. Un élément qui passe souvent inaperçu. Mais qui cause des ravages…
Maintenant, combien d’entre vous se sont déjà jetés sur la nourriture à cause de leur humeur ?
Rappelez-vous ces moments où vous étiez triste et où la crème glacée ou le paquet de cookie sont devenus vos nouveaux amis (qui n’ont pas fait long feu d’ailleurs.)
Rappelez-vous ces moments où vous avez déchargé votre haine sur du chocolat. Ou noyez un chagrin dans l’alcool.
Rappelez-vous ce morceau de fromage que vous avez avalé parce que vous ne saviez pas quoi faire de vos dix doigts.
Ça vous revient ?
Eh bien, c’est parce que vous utilisez la nourriture pour vous sentir mieux. Vous mangez pour changer vos émotions.
Mais est-ce vraiment le cas ?
Est-ce que la nourriture a réellement ce pouvoir ?
Au risque d’en choquer plus d’un, la réponse est non.
Ce n’est pas la nourriture qui vous apaise, mais le fait de décider de la manger. Pour vous aider à vous en rendre compte, faites cet exercice :
Imaginez-vous avec votre humeur qui déclenche la faim. (tristesse, anxiété, colère, ennui, etc.)
Vous l’avez ? OK. Alors demandez-vous à quel moment vous commencerez à vous sentir mieux ?
- Aussitôt que vous mangerez ?
- Peu de temps après avoir mangé ?
- Dès que vous vous donnez la permission de manger l’aliment ?
En gros, qu’est-ce qui vous fait sentir bien ? La digestion de l’aliment ou la décision de le consommer ?
Beaucoup répondront la réponse A. Seulement, c’est bel et bien juste avant que vous preniez la première bouchée que le changement opère. Que votre humeur commence à s’améliorer.
En prenant conscience que la nourriture n’a aucun pouvoir sur votre humeur ou vos émotions, vous franchissez un pas de géant vers votre libération.
Par la suite, vous pourrez agir différemment. Quand vous vous sentirez triste, ou anxieux, appelez un ami. Sortez vous promener. Faites autre chose, mais restez loin de la cuisine.
Évidemment, ça vous demandera du temps. Ça ne se fera pas en claquant des doigts.
Et oui, au début vous allez penser que vous ne pouvez pas agir autrement. Que c’est cet aliment qu’il vous faut et pas autre chose. Surtout si vous souffrez de boulimie.
Et c’est vrai que c’est plus simple à dire qu’à faire. Je ne suis pas dans votre tête ni derrière vous pour vous le rappeler.
Alors voici une petite astuce :
Si c’est trop difficile, prenez quand même la décision de croquer dans ce carré de chocolat. Mais avant de le faire véritablement, reconnectez-vous à vos sens.
- Trouvez quelque chose de bleu. Et observez-le un instant.
- Que sentez-vous ? Une odeur de cuisine ? Le parfum d’une rose ? Rien du tout ?
- Qu’entendez-vous ? La circulation ? Une conversation animée ? Le chant des oiseaux ?
- Que ressentez-vous ? Le sol frais de votre carrelage ? Votre smartphone ? Le dossier de votre chaise ?
- Vous pouvez même vous demander quel goût vous avez en bouche. Un reste de chocolat ? Celui de votre dentifrice ?
Essayez ce petit exercice dès maintenant.
Faites-le, vraiment. Vous verrez à quel point vous vous sentirez différent. En le faisant, vous vous reconnectez au seul moment qui existe : l’ici et maintenant.
Oubliant par la même occasion tous vos tracas. Du moins l’espace d’un instant.
En prime ?
Votre faim émotionnelle a de grandes chances d’être réduite à néant.
Maintenant, il existe encore une faim. Et celle-ci risque de vous étonner.
J’ai faim ! Mon ventre gargouille !
Écoutez. Vous entendez ce bruit ? On dirait… oui, on dirait qu’un lavabo se soulage de son eau. Oh ? C’est votre estomac ? Vous avez faim alors ?
Qui n’a jamais fait le rapprochement entre son ventre qui gargouille et l’heure de passer à table ? Tout le monde l’a fait. Moi le premier. Jusqu’au jour où j’ai appris que cette sensation n’était rien de plus qu’un leurre.
Si votre estomac est vide, vous n’avez pas forcément réellement faim. Vous êtes sceptique ? Tant mieux. Lisez la suite :
Répondez à cette question :
Est-il possible qu’une personne bien portante, bien hydratée, avec un stock de vitamine et minéraux suffisant puisse avoir l’estomac vide ?
La réponse est évidente : oui.
Toutefois, cette personne n’aura pas faim. Mais aura l’impression d’avoir faim. Nuance.
Mais alors pourquoi ?
La réponse se trouve encore une fois à l’époque où nous vivions avec des phases d’abondances et de famines. Notre corps a développé une stratégie de survie pour nous inciter à manger lorsqu’on voyait de la nourriture.
Si vous aviez de la place dans l’estomac, vous devez le remplir. Et à l’époque, c’était vital. Si vous ne mangiez pas suffisamment, vous ne passez pas l’hiver.
Alors évidemment, aujourd’hui ce n’est pas plus le cas. Toutefois, ce genre de lien persiste.
On appelle ça, des ancrages.
Vous arrive-t-il d’écouter une musique et de vous sentir d’une telle manière ? Ou qu’une odeur vous rappelle des souvenirs ?
Oui ? Eh bien, c’est ça des ancres. Des ponts entre notre monde intérieur et extérieur.
La plupart sont inconscients, comme votre estomac vide et la sensation de devoir manger. Mais sachez que vous pouvez également vous en créer vous-même. Pour vous procurer telle ou telle sensation.
Pour cela, vous devez simplement réaliser deux choses :
- Attendre d’avoir la sensation que vous voulez ancrer
- Et faire un geste spécial et unique au moment où vous l’avez.
Voici un exemple :
Pour me procurer un sentiment de bien-être et de détente, je me suis fait un ancrage. Il suffit que j’attrape mon petit doigt de la main gauche avec ma main droite. C’est immédiat et ça chasse toute tension dans mon corps.
Votre geste doit être unique, ce n’est pas quelque chose que vous faites naturellement.
Ça peut être se gratter votre coude avec le dos de votre main. Tirer sur votre oreille droite. Pousser votre langue contre votre palais. Etc., etc.
Toute sensation peut être ancrée. Celle d’avoir suffisamment mangé. Celle du dégoût. Ou, comme moi, celle d’être détendu.
Évidemment, ça demande du temps et de la pratique. Mais au bout de quelques semaines, l’ancrage se créera.
Imaginez un peu si vous pouvez vous détendre d’un simple geste. Évitant par la même occasion de succomber à votre faim émotionnelle, ça serait génial non ?
Sans plus tarder, passons à la conclusion.
Maintenant, vous savez pourquoi vous avez faim !
Voici un petit récapitulatif des 6 faims humaines :
- La faim nutritionnelle.
- La soif.
- La faim de variété.
- L’hypoglycémie.
- La faim émotionnelle.
- L’estomac vide.
Beaucoup d’entre elles sont des leurres, de fausses faims qui vous poussent à vous jeter sur la nourriture. Faisant rétrécir vos pantalons par la même occasion !
Le truc, c’est qu’évidemment, les traiter demande du temps. De la patience.
Et que, face à l’ampleur de la tâche, vous pouvez vous sentir démuni. Alors voici mes conseils :
- Vous savez maintenant que la seule véritable faim est la première. La faim de nutriments. Cuisinez donc davantage de légumes frais. Et réduisez votre consommation d’aliments industriels. Ça limitera les fringales dans la journée.
- Restez hydraté tout au long de la journée. En gardant une gourde avec vous. Vous pouvez même télécharger des applications pour vous rappeler de boire.
- Puis prenez une des faims responsables de vos fringales et travaillez dessus, un peu chaque jour.
Si ça peut vous aider, voici le guide complet du petit-déjeuner anti-fringale. En appliquant les conseils de ce guide, vous n’aurez plus faim dans la matinée.
Une fois libérée de ces fausses faims, vous serez libre. Vous ne dépendrez pas de la nourriture. Et vous ne grignoterez plus 30 minutes avant de passer à table.
Alors oui, ça demande un travail de votre part. On n’a rien sans rien, comme on dit.
Mais croyez-moi, c’est une vraie délivrance de pouvoir manger pour vivre, et non vivre pour manger.
Bonjour Jonathan,
Waouh ! Quel article !
C’est vrai que notre corps n’évolue pas aussi vite que nous le voudrions.
Il garde les réflexes des temps préhistoriques alors que nous vivons dans une société de consommation.
J’ai d’ailleurs appris cette année que les maoris qui ont une forte propension à l’obésité étaient en fait « victimes » de leur super pouvoir. Apparemment ce peuple a traversé des océans et plusieurs situations très difficiles comme le manque de nourriture. Pour les traversées il fallait, une fois les aliments ingérés, qu’ils soient stockés pour pouvoir survivre quand il n’y aurait plus (cela arrivait très très souvent). Leur organisme a donc développé un super pouvoir : celui de conserver des stocks.
Dans une époque et une société comme la notre… aïe le super pouvoir devient un problème de santé.
Merci pour cet article captivant !
Bon là pour moi il est 20h30, je n’ai pas encore mangé et mon ventre fait des gargouillis… et pour l’instant la technique du petit doigt ne va pas encore fonctionner 😉
Cela dit, ce n’est pas parce qu’on perçoit un message que nous sommes obligés d’y répondre…
Merci pour ce commentaire 🙂
Je ne savais pas pour les Maoris, mais ça ne m’étonne pas du tout !
Notre société évolue beaucoup trop vite pour notre petit corps. Et on le paie lourdement.
Et oui, ce n’est pas parce qu’on perçoit un message qu’on doit y répondre ! Mais après, quand j’ai faim, je mange :p